vendredi 12 mai 2023

Grisha - Tome 3 : L'oiseau de feu

Auteur : Leigh Bardugo

Édition : Milan (site)

Pages : 381

Prix : 16,90 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

IMPOSTURE. MANIPULATION. TRAQUE.

Un royaume au bord du chaos.
Un tyran sur un trône d'ombre.
Une sainte sans pouvoirs.
Sans alliés. Sans armées..
Le combat final de la lumière contre les ténèbres.

LOYAUTE. AMOUR. RENAISSANCE.

Le salut de Ravka mérite-t'il tous les sacrifices ?
Seule l'Invocatrice de lumière en décidera.


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Ma lecture du tome 5 ne remontant pas à si longtemps que ça, et vu que j'avais le tome 3 en stock, j'ai décidé de le sortir avant de tout oublier de cette saga.

On retrouve dans cette suite Alina qui, malgré sa puissance, a besoin de son équipe, ce qui rend les personnages secondaires utiles à l'intrigue. Elle ne pourrait rien faire sans eux. Et elle n'est pas non plus une héroïne parfaite, c'est très appréciable.
Je suis donc ravie de voir que l'auteur laisse de la place aux personnages secondaires. Ils ont leurs vies, leurs moments de gloire, leurs romances parfois, et leurs personnalité. Le groupe que l'on suit est totalement désassorti et pourtant ils forment ensemble une belle brochette de camarades que l'on se plaît à suivre. On s'attache vraiment à toute la bande, tous ont une place et un passé à traîner. Les personnages secondaires ne sont pas là pour être les faire-valoir d'Alina, et c'est un très bon point.

En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec Mal (sans mauvais jeu de mots). Monsieur sait tout faire, il est parfait, et à mes yeux c'est un peu trop. D'autant que son rôle d'amoureux tragique dans lequel il se complaît par ailleurs, est tout aussi agaçant.
Heureusement, Nikolaï qu'on retrouve avec plaisir m'a fait beaucoup rire. Il a toujours le mot qu'il faut et son humour fonctionne. Son côté pince-sans-rire me plaît bien. J'ai aussi adoré la fière Zora qui, derrière sa façade sans foi ni loi, a un cœur qui bat mine de rien. J'apprécie ce genre de personnages qu'on déteste au premier abord puis qui sont approfondis et qu'on finit par apprécier et comprendre.

Des révélations sur le Darkling - toujours aussi charismatique par ailleurs - et Baghra sont surprenantes. Les retournements de situation prennent de court et mettent réellement les personnages en danger, ajoutant une tension au récit. On sent qu'on peut les perdre à tout moment. L'action est parfois violente et horrible, mais cela donne un sentiment d'urgence et d'oppression qui font tourner les pages sans s'arrêter. Sans compter que je ne m'attendais à aucune des révélations qui ont été faites. Que ce soit sur le Darkling, Baghra ou Mal.
Les péripéties sont donc dures et sans pitié, et le Darkling est plus que jamais le monstre craint par le peuple. La rédemption à ce stade paraît impossible. Il n'empêche qu'il m'a fait de la peine, car c'est au final un homme bien seul.
L'intrigue avance dans une tension permanente. On ne sait jamais comment les situations vont tourner. La bande originale de Le Seigneur des Anneaux fût un parfait accompagnement à ma lecture bourrée d'actions épiques, de sacrifices, d'amitié, d'espoir et d'unité. 

La conclusion est pour moi tout à fait satisfaisante. Rien à redire. Je regrette seulement la mort d'un des personnages auquel je m'étais attachée. Il n'était certes pas le plus important, donc dispensable, mais tout de même, je l'aimais bien...

EN BREF :

Un ultime tome épique, sous tension, aux personnages attachants et bien construits et qui conclut parfaitement cette trilogie.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :



LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

mardi 18 avril 2023

Havrefer - Tome 2 : La Couronne brisée

Auteur : Richard Ford

Édition : Bragelonne (site)

Pages : 521

Prix : 18,90 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

Le roi Cael est mort et sa fille Janessa, seule et sans expérience, porte désormais la couronne de fer. Or la menace se profile : menée par le seigneur de guerre Amon Tugha, une horde colossale se rapproche, ne laissant que mort et destruction dans son sillage. Son objectif : Havrefer. Pour survivre, la cité doit d’abord se débarrasser des espions de la horde tapis dans ses entrailles, et protéger sa jeune reine coûte que coûte. Au palais de Guideciel, Kaira, l’intrépide guerrière et Merrick, le mercenaire rebelle sont chargés de cette dangereuse mission, tandis que dans les bas-fonds de la ville la jeune Loque, armée de sa seule intelligence, doit affronter la Guilde à la solde de l’ennemi. Chacun d’eux dessine à sa manière la carte de l’avenir de Havrefer. Mais le coût de la victoire ne serait-il pas plus terrible encore qu’une défaite ?


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


J'ai gardé un super souvenir du tome 1 qui était exactement le genre de fantasy que je souhaitais, et souhaite toujours, lire. C'est donc avec envie que j'ai enfin débuté cette suite.

J'ai eu un peu de mal au début car je ne me souvenais que peu des évènements du tome précédent. Et on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup de piqûres de rappel... La mise dans le bain fût donc délicate. Je ne me souvenais même plus de l'histoire de Nobul par exemple.

L'auteur n'aurait aussi pas dû ajouter un nouveau point de vue. Surtout qu'il n'était pas franchement utile au final. Il y a déjà trop de points de vue différents selon moi, et le fait de les voir changer à chaque chapitre morcelle beaucoup trop l'action et rend la lecture peu agréable.
Cela dit, je tiens à préciser qu'il y a autant de points de vue que dans le tome précédent car Rivière est absent de ce tome. Pour autant, cette suite est tout de même beaucoup moins entraînante. Le découpage est mal fait je trouve, car l'action et le suivi des intrigues sont sans cesse coupés et cela devient plus frustrant qu'autre chose à la longue. 
Pour moi, l'auteur aurait dû conserver les points de vue du premier tome afin que l'on continue à suivre ces personnages auxquels on s'était attaché, se concentrer sur eux uniquement et alterner moins souvent pour qu'on ait le temps de s'investir dans l'intrigue.

Je suis également plutôt déçue par la tournure de certains personnages que j'aimais beaucoup dans le premier tome. Notamment Nobul qui devient un psychopathe (pas sans raison certes, mais tout de même). Et ne parlons pas de Merrick qui "choisit" de suivre son père pour le rendre fier alors que c'est totalement malsain et ne correspond pas à son personnage pour moi. Et, alors que j'avais trouvé le duo Kaira/Merrick très prometteur (romantiquement parlant, j'aurais vraiment parié sur eux), rien ne se passe. Zéro romance dans cette suite, et je dois bien avouer que cela m'a manqué.

Le point de vue le plus intéressant est très certainement celui de Janessa. On observe à travers elle les premiers pas d'une reine. Elle apprend la politique, côtoie les embûches, et doit apprendre à se battre. Sa place est loin d'être simple.
Au final, aucun autre point de vue ne m'a réellement intéressé malheureusement... Tout simplement parce que les personnages en question soit ne me branchaient pas plus que ça (Nobul, Waylan et Loque), soit parce qu'ils n'évoluent pas (Kaira), ou encore évolue dans un sens qui me déçoit (Merrick). Bref, côté personnages, c'est la déception. Et c'est pour moi l'aspect le plus important d'un roman...

D'autant que cette suite est clairement un exercice de transition vers les évènements prévus pour le tome 3, et cela se sent très fort. Peut-être un peu trop. Pour résumer, toute l'intrigue repose sur les préparatifs du siège de Havrefer.
Au moins la fin annonce le siège de Havrefer, et j'espère un vrai côté épique à la Seigneur des Anneaux ! En tout cas, de ce côté-là, ça promet !

EN BREF :

Une déception concernant l'évolution des personnages mais une conclusion pouvant amener un dernier tome épique (espérons !).


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :



LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Chronique du tome précédent : 

dimanche 2 avril 2023

Un palais d'épines et de roses

Auteur : Sarah J. Maas

Édition : La Martinière J. Fiction (site)

Pages : 521

Prix : 18,90 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

En chassant dans les bois enneigés, Feyre voulait seulement nourrir sa famille. Mais elle a commis l'irréparable en tuant un Fae, et la voici emmenée de force à Prythian, royaume des immortels.
Là-bas, pourtant, sa prison est un palais magnifique et son geôlier n'a rien d'un monstre. Tamlin, un Grand Seigneur Fae, la traite comme une princesse.
Et pourquoi lui et sa cour se cachent-ils derrière des masques ? Quel est le mal qui ronge son royaume et risque de s'étendre à celui des mortels ?
A l'évidence, Feyre n'est pas une simple prisonnière. Mais comment une jeune humaine d'origine aussi modeste pourrait-elle venir en aide à de si puissants seigneurs ? Sa liberté, en tout cas, semble être à ce prix.


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Après en avoir entendu parler en long en large et en travers, sans avoir spécialement envie de le lire, j'ai fini par céder aux sirènes clamant que cette saga valait le coup d'être commencé. Il faut dire qu'à l'origine, je n'avais pas entendu tant de bien de ce premier tome, mais plusieurs avis précisait que la suite était bien meilleure et que cela valait le coup de se lancer. Alors au final, j'ai tenté sans espérer beaucoup de ce premier tome, et j'ai pourtant été agréablement surprise !

En premier lieu, l'héroïne m'a directement fait penser à Katniss de la trilogie Hunger Games. Elles sont de la même trempe, forgée dans l'acier, à penser avant tout à la survie au jour le jour. 
Cela dit, je n'ai pas du tout apprécié que Feyre soit présenté comme la seule personne valable de sa famille (deux sœurs et un père). Il n'est pas nécessaire de rabaisser l'entourage d'un personnage principal pour le faire briller. Feyre, son père et ses deux sœurs forment une famille bancale qui fait peine à lire.
Heureusement, beaucoup plus tard, l'auteur présente une autre facette d'une des sœurs de Feyre. Celle qui me plaisait le plus à vrai dire, malgré son portrait au vitriol. Tout simplement parce qu'elle dégageait une force de caractère et une terrible fierté que je trouvais intéressante sans tomber dans le cliché de l'héroïne badass habituelle. On saisit finalement que Feyre et elle ne se comprennent pas, et l'héroïne va finalement réviser l'avis qu'elle avait sur sa sœur aînée Nesta.

Chaque personnage secondaire a sa personnalité et son passé. Globalement, les personnages sont bien construits. De ce côté-là, ce premier tome est réussi.
J'ai tout de suite apprécié l'inimitable Lucien pour son humour et sa franchise. Puis j'ai accroché à Tamlin qui, au départ très étrange, finit par montrer un côté charmant voire carrément séduisant. Mais il garde derrière son charme une part de mystère et l'on sent bien son côté écorche vif. Ah, et puis il est blond, enfin un peu de changement au pays des bruns ténébreux...
J'avais beaucoup entendu parler de Rhys dans plusieurs chroniques, et pour moi ça ne l'a pas fait. Déjà parce que l'on part sur un énième brun ténébreux dans tous les sens du terme (je lève les yeux au ciel très fort), un portrait qui me lasse depuis longtemps. Sans compter qu'il est aussi sarcastique et cruel, c'est on ne peut plus déjà-vu... Aucune originalité. Et son comportement envers Feyre ne trouve pas d'excuse vu le but qu'il poursuit. D'autant qu'on sent vraiment trop que l'auteur tente de le rendre supérieur à Tamlin. C'est gros comme une maison...

Concernant Feyre, comme je le disais au début, elle est dure et pense en priorité à sa survie et à celle de sa famille. J'ai particulièrement apprécié qu'elle ait du répondant sans pour autant ne pas réfléchir à ses paroles. Elle pense à survivre avant de faire sa maligne. Ses joutes verbales avec Lucien sont un pur régal. J'ai parfois ri franchement devant certains dialogue (ce qui est assez rare pour être noté !).
La romance entre Tamlin et Feyre est bien menée. Tout se fait avec le temps et rien ne se passe entre eux avant un bon moment, ce qui est tout de même plus crédible vu le contexte et surtout le fait que Feyre hait les Fae plus que tout.

L'intrigue est très mystérieuse dans le bon sens du terme. On nage dans une ambiance de bal masqué éternel et de secrets. On découvre l'univers des Fae avec Feyre, pièce par pièce, secret après secret et découverte après découverte. On apprend à connaître les coutumes, la politique, l'histoire, les habitants et surtout les dangers de ce monde incroyable.
Une majeure partie du roman demeure donc sous le signe du mystère avec quelques notes sombres et angoissantes mais cela reste sans commune mesure avec le dernier quart du livre, franchement cruel. À partir de là, le roman change clairement de ton pour faire de Feyre l'héroïne d'un conte sombre et cruel. Elle passe par des épreuves toutes plus horribles les unes que les autres. Le vilain est un monstre de cruauté mais ne l'est devenue sans raison. On finit par se demander comment Feyre peut tenir le coup. Elle, simple humaine dans un monde de magie. Il lui arrive de s'effondrer à juste titre, mais elle finit toujours par trouver un immense courage pour affronter ce qu'on lui réserve. La façon dont elle gérera dans la suite ce qu'on l'a obligé à faire promet d'être intéressante.
À noter que j'avais entendu de ce premier tome qu'il était une adaptation de La Belle et la Bête, mais il faut attendre longtemps avant de voir l'ampleur des points communs entre les deux intrigues (puis j'ai appris que l'on était bien plus sur une adaptation d'une balade écossaise en fait, mais c'est moins connu).

En revanche, la fin m'a déçu sur un point. Dans les romans mettant en avant des créatures fantastiques aux pouvoirs supérieurs, il est bien trop de bon ton de rendre l'humanité inutile et has been. Et ça m'agace.

EN BREF :

Un premier tome aux personnages forts et bien construits, à la romance menée intelligemment. Avec une première partie à l'atmosphère mystérieuse et envoûtante, puis une dernière partie qui surprend par son côté sombre et cruel.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :



LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce livre est le premier tome d'une saga de 4 tomes.
  • Le tome 2 Un palais de colère et de brume, le tome 3 Un palais de cendres et de ruines et le tome 4 Un palais de glace et de lumière sont déjà parus en VF chez La Martinière J. Fiction.
  • Un spin off Un palais de flammes et d'argent est également déjà paru en VF chez La Martinière J. Fiction
  • D'autres spin off sont prévus en VO.

mardi 21 mars 2023

Lady Helen - Tome 1 : Le Club des mauvais jours

Auteur : Alison Goodman 

Édition : Gallimard Jeunesse (site)

Pages : 562

Prix : 19,50 €

Public : 12 ans et + 

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Résumé :

Londres. Avril 1812... Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour basculer dans un monde terrifiant ?


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


L'époque et tout particulièrement le côté Orgueil et Préjugés me tentait énormément. Seul la taille du roman me freinait, car malgré mon amour inconditionnel des pavés, quand le roman ne plaît pas, c'est un calvaire. C'était donc un risque car je ne savais malgré tout pas trop à quoi m'attendre avec ce premier tome.

Il est vrai que les enjeux et les révélations mettent un peu de temps à être dévoilés, mais je me suis tout de même prise rapidement au jeu.
Le style très efficace n'y est très certainement pas étranger. En effet, vu l'époque à laquelle se déroule l'intrigue, on aurait pu craindre un style très ampoulé et lourd, mais ça n'est pas du tout le cas. Le style est équilibré et n'en paraît pas pour autant déplacé. Les dialogues sont dynamiques tout en restant cohérent. L'auteur a su maintenir un équilibre entre la cohérence et la fluidité dans son écriture.

Le contexte historique apporte beaucoup de sel au roman. Sans ce contexte, ça aurait pu être du déjà-vu et les péripéties auraient certainement été beaucoup plus simples à résoudre. Du coup cela aurait été bien moins amusant à lire. 
En effet, Helen étant une femme (une place peu enviable), elle ne peut pas sortir comme elle le souhaite et encore moins se retrouver seul avec un homme. L'époque apporte son lot de convenances de société qui rendent les actions des personnages beaucoup plus difficiles à mettre en œuvre. Tous, et encore plus les femmes, sont soumis à des règles sociales strictes et cela ajoute une tension supplémentaire à l'intrigue. En tant que lecteur, on a terriblement envie de savoir comment ils vont se débrouiller pour conserver les apparences.
L'époque est un sujet que l'auteur a bien étudié. Elle l'explique elle-même en fin de roman, ce qui n'est pas inutile car en tant que novice, on ne s'en rend pas forcément compte. Le contexte historique est donc rendu fidèlement à quelques écarts près.

Concernant l'univers, au départ, il ne m'a pas paru tant que cela original. Mais plus on en découvre et plus je me suis dit que je n'avais pas vu ça ailleurs. Ce qui est très bon signe ! L'univers se dévoile avec parcimonie et sur la longueur, tout comme les révélations faites sur la mère de Helen et son héritage. L'intrigue repose en majorité sur ce mystère mais également sur le rôle de Helen qui tient une place importante voire décisive dans leur combat.

L'héroïne, Helen est plutôt attachante et crédible pour l'époque. C'est une jeune femme réaliste, réfléchie, intelligente et vive d'esprit. Ses réactions sont plus vraies que nature, on y croit. Ce n'est pas une rebelle en puissance qui rejette toute la société en bloc, et pour cause : elle y a été élevée. Un comportement moderne n'aurait pas paru crédible. Pour autant, cela ne l'empêche pas d'avoir ses idées et de soutenir les gens qu'elle aime peu importe leur rang social.
Le personnage masculin principal m'a par contre paru un peu trop déjà-vu : le grand brun ténébreux, secret et suffisant, on a vu plus original tout de même... Même si j'ai apprécié que l'on puisse apercevoir ses moments de faiblesses. Son paternalisme et son comportement un peu sexiste envers Helen correspond à l'époque, même s'il l'est bien moins que nombre de ses pairs. Mais même dans ce contexte historique, je dois dire que j'espérais mieux. Son côté très suffisant est VRAIMENT très agaçant.

La relation entre Helen et Carlston a un vrai air d'Orgueil et Préjugés, ce qui n'est pas pour me déplaire. Tous deux ont en effet beaucoup d'a priori l'un sur l'autre. Les joutes entre ces deux-là font plaisir à lire. Mais j'aurais apprécié que Helen ait un peu plus de répondant...
La tension entre Helen et Carlston arrive sur le tard (ne vous attendez donc pas à une premier tome romantique !), ce qui implique une lente évolution tout au long de l'intrigue. Rien n'est encore établi dans ce premier tome. Pour moi, c'est parfaitement crédible (et c'est le genre d'évolution que je préfère).

Concernant les autres personnages, l'auteur a veillé à leur donner une vraie place dans le récit et une vie propre que l'auteur nous laisse entrevoir. Cependant, aucun ne prend autant de place que Carlston, ni n'est abordé avec autant de profondeur, ce qui est fort dommage. D'autant plus que plus l'univers se dévoile, plus certains sont mis de côté. Il faudra voir ce que la suite fera d'eux. Affaire à suivre...

EN BREF :

Le contexte historique et l'atmosphère à la Orgueil et Préjugés est la grande force de cette nouvelle saga. L'intrigue n'ennuie pas et l'héroïne est attachante et crédible malgré un personnage masculin plutôt cliché.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce livre est le premier tome d'une trilogie.
  • Le tome 2 Le Pacte des Mauvais Jours et le tome 3 L'Ombre des Mauvais Jours sont déjà disponibles en VF chez Gallimard Jeunesse.

mardi 3 novembre 2020

He is a beast ! - Tome 1 + 2

Auteur : Saki Aikawa

Édition : France Loisirs (site)

Pages : 408

Prix : 10,50 €

Public : 12 ans et +

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Résumé :

La mère de Himari va se remarier, elle va donc devoir retourner dans sa ville natale qu’elle avait quittée depuis quatre ans.
Lors de la rentrée scolaire, elle découvre que Keita Ôgami, qui passait son temps à la tourmenter étant petite et à cause de qui elle a peur des hommes, se retrouve dans le même lycée qu’elle ; pire encore... dans la même classe ! Heureusement qu’il y a toujours le gentil Sasaeki. Mais pas de chance pour la jeune fille, Keita est toujours aussi désagréable.
Dépitée, Himari rentre le soir même découvrir sa nouvelle maison et faire la connaissance de son beau-père et de son fils. Elle était loin de s’imaginer que c'est en fait le père de Keita...


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :

Cela faisait bien dix ans que je n'avais pas commencé une nouvelle série de manga ! Celle-ci m'a fait de l'oeil quand je me suis rendue à France Loisirs (en tout bien tout honneur, évidemment). Et même si les stéréotypes très récurrents dans les mangas m'agacent, je me suis dit qu'un bon petit shôjo ne pouvait pas faire de mal.

Tout d'abord, soyons honnête, quand je choisi un manga, c'est le dessin que je regarde en premier. S'il me déplaît, autant vous dire que je ne vais pas chercher plus loin (oui, c'est peut-être un tort). Ici, graphiquement, c'est fin et plutôt détaillé. Les yeux sont bien rendus, bourrés de détails (comme dans pratiquement tous les shôjo). Le style de la mangaka s'apprécie et ne plonge pas dans les extrêmes. Quant aux décors, ils restent simplistes, rien de notable de ce côté-là. Bref, c'est agréable à regarder. 
Le seul bémol à noter, c'est lorsque la mangaka dessine des visages de trois-quart : l’œil le plus éloigné est si différent du premier que ça devenait gênant pour moi. Cela reste un détail certes, mais qui m'a suffisamment dérangé pour le noter.

Du côté de l'histoire, le postulat de départ est relativement banal pour un shôjo. Autant vous dire que si c'est de l'originalité que vous cherchez, passer votre chemin. Heureusement, je n'étais pas particulièrement à la recherche d'originalité. C'est drôle et mignon, et les deux héros se chamaillent comme pas deux, ça m'a suffit pour ne pas bouder mon plaisir. 
En revanche, je suis toujours aussi exaspérée de voir qu'une romance entre demi-frère et demi-sœur puisse provoquer autant de scandale quand on sait qu'ils ne partagent strictement AUCUN lien de sang (je pense notamment à Lovely Devil et ses adaptations en drama). Enfin, pour l'instant, exceptionnellement, ce manga n'a pas abordé le problème sous cette angle encore (j'ai hâte...). Mais j'ai peur pour la suite (je croise les doigts...).

L'héroïne est plutôt sympathique et ne se laisse pas trop marcher sur les pieds (alléluia !). Au début en tout cas. Elle ne tombe pas non plus sous le charme du personnage masculin facilement, et c'est un vrai gros plus. Mais ça pourrait être mieux, il faut l'avouer.
Et justement, à propos du personnage masculin, Keita est clairement un petit con. Il a certes un design réussi et ses bons moments, mais il reste quand même un petit con. Ses faits et gestes envers l'héroïne sont parfois très limites. Heureusement, il sait s'excuser. Et malgré cela, j'ai apprécié le voir tomber en premier sous le charme de l'héroïne qui, elle, n'est pas du tout attiré (vu le comportement de Keita, ça se comprend !). C'est un schéma qui m'amuse pas mal.
Concernant les personnages secondaires, je n'ai pas grand chose à dire malheureusement. J'aurais aimé en voir plus, en particulier des rôles féminins. Parce que là, mis à part Saeki (très largement sous développée), c'est la pénurie...

EN BREF :

Un shôjo sans prétention, c'est drôle, mignon, mais ça n'est pas non plus l'apothéose. Reste à savoir si le héros au comportement carrément limite va évoluer, car pour l'instant, on n'a pas trop envie de le trouver charmant malgré une patte graphique très agréable à l’œil en général... 


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce manga est le premier tome d'une série de 7 doubles tomes. Cette série est à l'origine publiée chez Soleil Manga en 13 tomes (série terminée).
  • Ce manga est en rupture définitive pour la version double tomes de France Loisirs.

vendredi 30 octobre 2020

Grisha - Tome 2 : Le dragon de glace

Auteur : Leigh Bardugo

Édition : Milan (site)

Pages : 430

Prix : 16,90 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

Un pays déchiré par la guerre civile.
Une jeune femme idolâtrée, rongée par ses propres pouvoirs.
Un corsaire flamboyant et mystérieux.
Un soldat renégat, en proie aux doutes.
Une menace grandissante.
Un danger imminent.
Pour s'opposer au Darkling, Alina devra explorer ses propres ténèbres. Au risque d'y perdre sa lumière.


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Attention : risque de spoilers sur le tome précédent !

Après l'abandon de la publication de la saga par Castelmore, j'ai bien failli me débarrasser du tome 1 et me lancer dans la VO. Heureusement, le succès de la saga spin-off Six of Crows m'a redonné l'espoir d'une récupération de la trilogie originale par Milan, ce qui heureusement a été le cas. J'aurais été dégoûtée de voir encore une saga de fantasy pour jeunes adultes me passer sous le nez... surtout que le premier tome m'avait vraiment plu !

Au niveau de l'intrigue, ce tome 2 est beaucoup plus politique que le premier, et l'histoire contient moins d'"action" à proprement parler. Et ce n'est pas un mal, car une tension peut être conservée même sans action physique. Mais au final, ici, il faut reconnaître que l'intrigue traîne pas mal (comme dans de nombreux tomes 2 de trilogies en réalité) et paraît allonger le roman pour pas grand chose. On sent complètement qu'on lit un tome de transition.

Heureusement, Alina s'affirme nettement dans cette suite. Et c'est très certainement le point le plus positif du roman ! Elle apprend mais n'oublie pas d'où elle vient, et c'est ce qui lui permet d'apporter des changements drastiques, certes difficiles à accepter pour les Grishas, mais qui les poussent vers plus d'ouverture. Elle a plus de responsabilités et le gère très bien : avec maturité mais en conservant ses valeurs. Elle apprécie son pouvoir, et ce même s'il prend parfois le dessus sur elle. Mais je trouve cela très intéressant à explorer pour le personnage qui de ce fait devient moins manichéen. Cela dit, en dépit de ses décisions matures, Alina reste encore trop dépendante de Mal et cela dessert son personnage qui perd en crédibilité. C'est certainement le seul reproche que je pourrais faire à cette héroïne pour le moment.

Le personnage de Mal m'a par contre TOTALEMENT insupporté dans cette suite ! Bien qu'il me laissait relativement indifférente au début, il est devenu au fur et à mesure du déroulement des évènements im-bu-va-ble. Il est aigri en permanence et donne l'impression d'envier les Grisha et le pouvoir d'Alina. Il aimerait d'ailleurs bien qu'Alina reste sa petite possession fragile... Il en devient même jaloux de sa vie sentimentale alors qu'il batifole comme pas deux à côté. L'hôpital qui se fout de la charité en somme...

Tous les autres personnages n'ont pas beaucoup de place dans cette suite, excepté Nikolai, qui est un personnage dont je ne sais pas encore trop quoi penser. Et cette esquisse de triangle amoureux dont il fait partie me déplaît fortement. Pourtant, en lui-même, Nikolai est sympathique, mais on ne voit pas encore assez ses fêlures pour qu'il ait un réel intérêt à mes yeux. Il est certes intéressant, atypique, mais on ne sait pas où est le vrai Nikolai et donc sur quel pied danser. Il a donc du potentiel à exploiter mais ce n'est pas encore suffisamment bien fait ici.
Le Darkling est, quant à lui, beaucoup plus effacé cette fois-ci, et c'est fort dommage car j'aimais beaucoup la dualité du personnage que l'on observait dans le tome précédent. C'est un des points qui m'a énormément déçu dans ce tome 2... L'auteur avait réussi a en faire un personnage très ambigu et charismatique dans le premier tome et il donne maintenant juste l'impression de remplir le rôle typique et conventionnel du méchant (en gardant heureusement un peu de son charisme, merci !).

EN BREF :

Un tome 2 qui met en valeur Alina de belle façon : son personnage mûrit, ses pouvoirs également, et sa dualité est bien explorée. Cependant, l'intrigue se traîne et les personnages secondaires sont trop en retrait, excepté Mal qui devient insupportable.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Chronique du tome précédent :

samedi 24 octobre 2020

La Passe-miroir - Tome 2 : Les Disparus du Clairdelune

Auteur : Christelle Dabos

Édition : Gallimard Jeunesse (site)

Pages : 551

Prix : 19 €

Public : 12 ans et +

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Résumé :

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions des personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d'une redoutable vérité.


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Attention : risque de spoilers sur le tome précédent !

Ayant gardé un très bon souvenir du premier tome, il ne me fût pas difficile de commencer cette suite. J'avais même hâte de retrouver Ophélie, Thorn et cet incroyable et imaginatif univers qu'a cuisiner l'auteur !

Comme prévu, j'ai retrouvé avec plaisir cette héroïne unique qu'est Ophélie ! Et qui fait toujours autant preuve d'un courage hors-norme en dépit de ses faiblesses (c'est ce qui fait la force du personnage et surtout, ce qui la rend très attachante). La petite naïve (mais pas cruche !) ne sait même pas qu'elle tient le cœur de Thorn entre ses mains, et ça, c'est toujours aussi jouissif à lire ! Voir un petit bout de femme timide et physiquement fragile réussir à déstabiliser ce grand dadais taciturne de Thorn me régale toujours autant. On peut par ailleurs constater que c'est toujours Ophélie qui met plus de temps à avoir les yeux en face des trous concernant leurs sentiments. Leur histoire est par conséquent tout en progression dans ce tome également puisque Ophélie se voile encore la face, mais ce ne serait pas drôle sinon.

En revanche, dommage que Thorn soit un peu trop absent dans cette suite. Cela dit, pour compenser, on en découvre bien plus sur lui, sur ce qui a forgé la personne qu'il est devenu et le but qu'il poursuit réellement. Un mal pour un bien en somme (mais l'idéal aurait été d'avoir les deux...). 
À noter que j'ai grandement apprécié le voir se dévoiler un peu plus ici. Il est aussi beaucoup plus démonstratif envers Ophélie. Certaines réactions de sa part prouvent sans équivoque qu'il ne lui est pas insensible et qu'elle le déstabilise toujours un peu plus. Ou alors je commence à mieux le connaître... En tout cas c'est ce que j'attendais, j'en suis donc ravie. Ce tome contient d'ailleurs sa part de belles déclarations à Ophélie. Comme quoi, quand il veut il peut le gredin ! Enfin, toujours est-il que Thorn reste tout de même Thorn et qu'il est souvent très frustrant, mais c'est son caractère, sans ça on ne le reconnaîtrait pas. En revanche, il est toujours aussi intègre, on ne peut pas lui enlever ça. 

Concernant les personnages non principaux, je suis plutôt déçue de ne pas en avoir vu plus concernant Archibald, l'un de mes personnages favoris. Quelques passages nous laissent entrevoir le véritable Archibald derrière la façade enjouée et batifoleuse, mais ce n'est pas encore assez pour moi. Il faut que ses fêlures se creusent, qu'il ne devienne pas juste un side-kick uniquement présent pour ajouter une touche de drôlerie. On est sur la voie, mais j'en attends plus dans la suite.
Et je regrette toujours autant le manque de personnages de l’âge d'Ophélie, que ce soit garçon ou fille. Mais cela n'en rend pas non plus le roman plus mauvais.

Du côté de l'univers, ce tome 2 nous permet de découvrir enfin le monde en-dehors du Pôle, et les politique qui y sont menées et qui diffèrent selon les Arches. Encore une fois, conflits, trahisons et manipulations sont de la partie et toujours autant mis en valeur par une écriture ciselée.
Si une bonne part de l'intrigue est sous forme d'enquête, ce qui normalement n'est pas franchement ma tasse de thé, fort heureusement, elle reste étroitement liée à la trame principale : le Livre de Farouk et les origines de la brisure du monde.

EN BREF :

Une suite digne de son premier tome. Le style y est toujours aussi impeccable, l'univers cuisiné aux petits oignons et Thorn et Ophélie forment un duo addictif qu'on aimerait voir plus souvent (c'est mon principal regret). Dommage que les personnages secondaires manquent toujours de place en revanche.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Chronique du tome précédent :
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