Sous le signe du scorpion

Auteur : Maggie Stiefvater

Édition : Black Moon (site)

Pages : 471

Prix : 18 €

Public : 12 ans et +

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Résumé :

Chaque année au mois de novembre se déroulent les Courses du Scorpion. Les Cavaliers doivent tenir le plus longtemps possible sur leurs dangereuses montures, des étalons de mer cannibales.
Chaque année, Sean Kendrick, dix-neuf ans, tente de nouveau sa chance, bien décidé à arriver premier.
Puck Connolly, quant à elle, n'aurait jamais imaginé participé un jour à la course. Mais le sort en a décidé autrement.

L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Je dois avouer que seul l'auteur - dont j'ai beaucoup aimé le livre Frisson - m'a poussé à lire ce roman au départ, car le synopsis en lui-même ne me tentait pas trop (j'avais peur du côté "course de chevaux"). Et finalement, même s'il est lent à démarrer, j'ai eu une très bonne surprise !

On se situe ici dans un univers coupé du monde et presque hors du temps, ce qui fait de ce roman un véritable objet littéraire non identifié. Le roman est en fait complètement à l'image de cette île mystérieuse aux rochers coupants et à l'océan indomptable.
Pourtant, au départ, l'écriture, bien que très belle, m'a paru froide et blasée. Ça manquait d'énergie dans le style. Seulement au début heureusement. Car on entre dans l'ambiance tout doucement, au fur et à mesure de notre avancée dans la lecture. L'atmosphère de l'île est parfaitement retranscrite. Maggie Stiefvater sait encore une fois trouver les mots et manier la plume comme personne pour poser une ambiance magique et poétique. Il faut du temps pour s'imprégner, mais ça vaut le coup.

Les deux personnages principaux, dont le point de vue s'alterne, sont admirablement bien construits. Ils sont uniques et secrets. L'héroïne est sauvage, parfois agressive. Elle doit essayer de se dépêtrer dans un milieu d'homme et en plus s'occuper de sa famille.
Le héros est quant à lui taciturne, sombre et silencieux. Vu de l'extérieur, un vrai mystère. Et c'est la rencontre de ces deux-là qui va les pousser à s'affirmer chacun de leur côté et à apprendre à se connaître eux-mêmes.

Leur romance ne commence vraiment que dans les cents dernières pages, ce que je regrette un peu. Cela dit, cela fait de leur histoire quelque chose de très réaliste et discret. C'est loin d'être cul-cul. Et c'est justement cette pudeur et cette discrétion qui m'a séduite.
Ils mettent un temps fou avant de se rencontrer car l'auteur les aborde chacun de leur côté, pose leurs personnalités, leurs problèmes. J'ai donc dû me montrer patiente pour les voir se rencontrer, et encore plus patiente pour les voir enfin se rapprocher. Mais ils sont tellement sauvages tous les deux qu'il fallait au moins ça.
On les voit donc se rapprocher petit à petit, au gré de leurs rares rencontres durant la majeure partie du roman. Ils se laissent difficilement apprivoiser mais en même temps sont fascinés l'un par l'autre car chacun à des motivations différentes pour participer à cette course.
Il est juste dommage que ça traîne un peu trop durant les trois quarts du livre, car leurs rencontres sont rares. La romance ne va donc pas très loin et n'est pas trop mise en avant. Mais les peu de moments qu'ils partagent sont d'une beauté parfaite. La qualité plus que la quantité est de mise.

Et au milieu de tout ça, il y a l'amour des chevaux. Je ne suis pas une passionnée des chevaux, mais si on aime les animaux, je crois qu'on ne peut que comprendre. Sans être une connaisseuse, tout est incroyablement bien passé.
Les thèmes de la famille, de l'exode rural, des séparations sont aussi abordés. C'est vraiment un roman très complet. C'est tout une vie, une ambiance unique et des personnages admirablement bien menés jusqu'au bout par l'auteur qu'il y a là.

Le côté fantastique est présent, mais sans spectaculaire, à travers ces chevaux de mer légendaires, dangereux et cruels, et cette discrète magie qui les accompagne.
L'île regorge donc de danger et de cruauté. On n'a pas affaire à de gentils petits poneys. Le sang coule, des hommes et des animaux meurent, et pas forcément dans les meilleures conditions.
Concernant la course, elle n'a lieu que dans les dernières pages, intenses. Le reste du roman est consacré à la préparation, les entraînements, les rencontres, les défis, les personnages, ...

EN BREF :

Les personnages sont creusés, complexes, et l'ambiance, magique. Mais j'ai quand même largement préféré les cents dernières pages qui regorgent d'action, de suspens et de romance, car le début est assez lent et que la romance n'a pas beaucoup de place. Un épilogue m'aurait bien tenté également... Mais bon, on ne peut pas tout avoir, et la fin est malgré tout très belle. Il est d'ailleurs difficile de faire passer avec des mots le contenu de ce roman unique.

JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :

Merci beaucoup aux éditions Hachette Jeunesse et à Livraddict pour cette lecture !