dimanche 1 mai 2016

Le Sang des dieux et des rois

Auteur : Eleanor Herman

Édition : R (site)

Pages : 452

Prix : 17,90 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

Alexandre, héritier du trône de Macédoine, est en passe de découvrir son destin de conquérant, mais il est irrésistiblement attiré par une nouvelle venue.
Katerina doit naviguer dans les eaux troubles des intrigues de la cour sans dévoiler sa mission secrète : tuer la reine.
Jacob est prêt à tout sacrifier pour gagner le coeur de Katerina. Même s'il doit pour cela se mesurer à Héphestion, tueur sous la protection d'Alexandre.
Enfin, par-delà les mers, Zofia, princesse persane fiancée à Alexandre malgré elle, part en quête des légendaires et mortels Dévoreurs d'Âmes, seuls capables d'infléchir son destin.


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Le Sang des dieux et des rois, un roman très attendu de ma part. Pas pour la jeunesse d'Alexandre le Grand (le fait d'utiliser un personnage historique avait même plutôt tendance à me rebuter, ne souhaitant pas lire une biographie ou encore que le roman colle à l'Histoire), mais plutôt parce que c'est un roman historico-fantastique, donc relativement proche de la fantasy - genre que j'adore -, et que l'historique en young adult me botte carrément. Il se place en plus dans un époque assez peu utilisée en littérature pour jeunes adultes. Et la comparaison avec Game of Thrones ne me laissait pas non plus de marbre...

Je n'ai cependant pas accroché immédiatement au récit. Ou plutôt, aux personnages. J'ai dû pas mal avancer dans ma lecture avant de me rendre compte que, petit à petit, je commençais à entrer dans l'univers. Ça a vraiment été une lente évolution. Mon intérêt est allé croissant, ce qui est bien plus agréable que l'inverse. Même si je dois avouer qu'à un moment donné dans le roman, je suis allée lire la fin, pour m'encourager. Et ça a marché, j'ai été agréablement surprise et du coup j'ai pu reprendre ma lecture, enthousiaste.
Parce qu'au départ, les personnages me paraissaient un peu trop unidimensionnels à mon goût. De fait, je ne les trouvais pas très attachants. Ce qui m'a sauvé du naufrage au commencement du roman, c'est l'univers antique, crédible et dépaysant, et l'intrigue. Les relations se font et se défont, les têtes tombent, les tromperies se multiplient et les traîtres ne sont pas toujours ceux que l'on pressent. Même si c'est un peu lent au début, les aspects de l'intrigue se précisent plus avant. L'action est aussi bel et bien présente, attendez-vous à des batailles, des combats et des trahisons qui rendent le récit toujours plus addictif. Ce premier tome est même parfois très dur, ce n'est pas une petite balade de santé. Particulièrement du côté de Zofia, la princesse persanne. Je me suis même demandée comment elle arrivait à ne pas perdre la tête avec toutes les horreurs qu'elle traverse !
Quant au fantastique, il est présent par touche légère, on s'intéresse ici davantage aux destins des personnages, et franchement, c'est un choix qui ne me déplaît pas du tout.

Un des aspects du roman qui m'a le plus emballée reste la narration à multiples points de vue. On suit en tout (environ) six points de vue. Cela rend l'univers plus riche et plus étendu. Les personnages également profite de cela, cela les rend plus humains puisqu'on peut les connaître de l'intérieur. J'ai eu également l'impression que les chapitres était relativement bien partagés entre les personnages.

Ce qui m'a un peu fait grimacer dans la première partie du roman, c'est la relation spéciale nouée entre Alexandre et Katerina, qui m'apparaissait très bateau, trop évidente et simpliste. Vu et revu. Et les coups de foudre, très peu pour moi. Sauf que non. C'est tout sauf bateau, et je n'aurais pas pu plus me tromper. Je suis carrément ravie de la tournure que prend leur relation !
J'ai aussi particulièrement apprécié que l'auteur mette autant en avant la très belle amitié entre Alexandre et Héphestion. Car l'amitié est tout aussi importante que le reste, et reste en général malheureusement un peu trop mise en retrait dans les romans pour jeunes adultes.
Globalement, les relations entre les personnages n'évoluent pas toujours comme l'on s'y attendait. Et ça fait un bien fou ! J'ai adoré être prise au dépourvu.

Certes, les protagonistes ne m'ont pas immédiatement emportés, mais l'auteur prend le temps de les construire. Et au final, ça fonctionne.
Alexandre m'a laissé relativement neutre, mais pas de façon désagréable. Il est bien construit, j'ai aimé ses doutes, sa bonne volonté, et j'ai d'ailleurs adoré qu'un héros ait un handicap physique, mais je n'ai pas eu de coup de cœur.
Héphestion, un personnage qui ne m'avait pas fait forte impression (le bellâtre naïf qui ne pense qu'à son physique), fini par être attachant. Et c'est surprenant ! J'attends que l'auteur gratte encore un peu plus son verni par la suite, mais elle a déjà fait du bon boulot.
Cynané est un personnage qui m'a plu dès le début, parce qu'elle n'avait pas le comportement d'une héroïne "idéale". Mais j'ai fini par la détester. C'est à mes yeux une véritable sociopathe.
Ce fût le cheminement inverse avec Kat. Au début, elle était pour moi l'héroïne lambda, parfaite. Forte, courageuse, déterminée. Mais en côtoyant le beau monde, elle devient plus subtil, moins lisse.
Le personnage de Zofia ne m'a pas intéressée outre mesure, je la trouvais plutôt plate, sa vie ayant été jusqu'à présent très facile. Mais plus elle traverse d'épreuves, plus j'ai éprouvé de l'admiration pour elle. En revanche, il est dommage qu'elle soit mise à part du reste des personnages principaux, même si cela reste logique.
Olympias est la femme qu'on va adorer détester, mais qu'on peut aussi comprendre. Elle n'en est pas arrivé là sans raison, même si elle n'a aucune excuse tant ses actes sont odieux. C'est la recette pour un bon antagoniste.

Quoiqu'il en soit, chaque personnage a ses propres motivations, et ils prennent tous plus d'ampleur au fil du roman. C'est la raison pour laquelle on peut passer de l'amour au désamour avec chacun d'entre eux. Ils évoluent et on apprend toujours plus sur eux.

À noter que j'ai grandement apprécié le mot de l'auteur à la fin. Elle nous parle des recherches qu'elle a entrepris pour l'écriture de cette saga sur le mode de vie des gens à cette époque. Et j'ai beaucoup appris. C'est là qu'on se rend compte qu'elle a vraiment fait attention aux détails pour rendre son roman le plus crédible possible.

EN BREF :

Le côté choral de la narration, la dureté, l'époque historique, la magie discrète et parfois très sombre, les destins entremêlés de personnages bien construits, tout cela m'a rappelé ce que j'adore dans la saga Le Dernier Royaume. Aux lecteurs de cette saga, je vous conseille de vous laisser tenter par Le Sang des dieux et des rois.
Ce premier tome a vraiment tout pour plaire, il faut simplement être patient, le temps que l'auteur pose les bases de ses personnages et de son univers. Ce qui est très réussi. J'ai vraiment hâte de lire ce que l'auteur nous réserve dans le tome 2 car tout est possible !



JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


Merci à la collection R pour cette découverte !


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce livre est le premier tome d'une saga en 4 tomes.
  • Le tome 2 Empire of Dust (titre VO) paraîtra le 28/06/2016 en VO.
  • Deux nouvelles sont également disponible en VO uniquement en ebook : Voice of Gods (un préquel à la saga) et Queen of Ashes (nouvelle concernant un personnage du tome 2).
  • Les droits d'adaptation télévisuelle ont été acquis par Warner Bros.

    2 commentaires :

    totorosworld a dit…

    comme toi, j'ai vraiment bien aimé :)

    Kelith a dit…

    C'est un peu introductif mais ça présage du meilleur après un premier tome pareil ^^

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    Un grand merci pour vos petits (ou grands) mots ! =)

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