mercredi 3 avril 2013

Susan Hopper - Tome 1 : Le Parfum perdu

Auteur : Anne Plichota & Cendrine Wolf

Édition : XO Jeunesse (site)

Pages : 387

Prix : 16,90 €

Public : 12 ans et +

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Résumé :

À l'âge de trois ans, Susan a perdu ses parents dans un terrible incendie. De sa mère, il ne lui reste qu'un foulard, toujours mystérieusement imprégné de son parfum.
Après onze longues années passées dans un orphelinat écossais, Susan va croiser le chemin d'Helen Hopper, une femme qui porte le même parfum que sa mère. Dès lors, elle n'a plus qu'une seule obsession : vivre chez les Hopper. Cette famille est faite pour elle et pour personne d'autre ! Les manœuvres de l'adolescente finissent par payer et la vie pourrait devenir simple si Susan ne se réveillait pas chaque nuit dans un inquiétant cimetière où des voix lui ont révélé la terrible malédiction qui pèse sur sa famille.
Accompagnée par Eliot, le fils des Hopper, son grand-père Alfred et Georgette, la facétieuse petite chienne, Susan décide de plonger dans les abysses du passé. Entre son amour pour Eliot, sa conquête de l'affection d'Helen et les démons qui la hantent, pourra-t-elle un jour apprendre à devenir ce qu'elle est vraiment ?


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Ayant apprécié l'autre saga de ces auteurs, Oksa Pollock, qui, même si elle n'est pas extraordinaire, est bien sympathique (j'en ai lu cinq tomes quand même, c'est donc qu'elle me plaît), j'ai voulu tenter leur nouvelle saga, pensant retrouver ce que j'aimais justement dans Oksa Pollock. Et malheureusement, je n'ai pas adhéré à cette nouvelle histoire.

Dès le début, on peut se rendre compte que l'atmosphère est sombre, presque dérangeante, malsaine. Ç'aurait pu donner un excellent roman et cette atmosphère plus mature plaira sans doute à des lecteurs.

Seulement, j'ai très mal démarré avec l'héroïne, Susan. Elle n'a peur de rien (elle le dit elle-même, je n'invente pas) et est prête à tout pour atteindre ses objectifs, même à être méchante et cruelle envers des personnes innocentes. Et j'ai horreur de ça. Elle blesse moralement, physiquement, et a visiblement même tué des animaux également. C'est carrément trop pour moi. Je veux bien d'une héroïne imparfaite, tant qu'elle reste un minimum attachante. Là, je l'ai détestée dès les premières pages. Comment apprécié ma lecture quand la majorité de l'histoire reste de son point de vue à ce stade ? J'ai espéré des explications sur son comportement. Des explications valables j'entends. Alors, oui, il y en a quelques unes, et elle a aussi la décence d'avoir quelques remords sur certaines de ses actions et de faire des excuses. Mais le mal est fait. Et puis, est-ce assez pour l'excuser de tout ? Certainement pas.
Et quand elle a en plus le toupet de donner des leçons de savoir-vivre, c'est le pompon ! Je pense notamment au moment où elle en veut aux personnes qui regardent, intrigués, la combinaison protectrice d'Eliot, atteint d'une maladie rare. Ça sort de l'ordinaire, c'est limite un réflexe de regarder sans y penser. Tant que ce n'est pas insistant et accompagné de méchanceté, je ne vois pas le mal. Il y a un moment où il faut arrêter de voir le mal partout. Et pour pouvoir ne pas regarder, il faut justement avoir vu hein.
Pour finir, le coup de l'orpheline fragile qui s'est construit une carapace de dure n'aura pas réussi à me faire apprécier l'héroïne. De plus la narration à la troisième personne alliée à une écriture que j'ai trouvé plutôt froide et sans identité, donnent en plus une trop grande distance entre le lecteur et Susan, ce qui n'aide pas du tout à s'y attacher.

J'aurais pu espérer m'attacher aux personnages secondaires dans ce cas. Peine perdue. Ils m'ont laissé complètement indifférente.
Le grand-père, Alfred, est un personnage bien trop caricatural voire déjà-vu. C'est l'archétype même du vieux fou excentrique. À ceci près qu'il est plutôt cartésien.
Eliot, quant à lui, est plat, fade, banal. Gus, de la saga Oksa Pollock, bien qu'étant lui aussi un garçon tout ce qu'il y a de plus banal, est nettement plus intéressant qu'Eliot. Sa personnalité est plus travaillée, plus complexe, tout simplement plus humaine. Et le fait qu'Eliot ait une maladie rare ne peut en aucun cas le rendre plus intéressant à mes yeux. Je vais peut-être paraître cruelle, mais c'est la personnalité qui compte avant tout, et force m'a été de constater qu'il n'en a pas.

Et c'est à cause des personnages que des moments qui auraient pu m'émouvoir ne m'ont pas touchée le moins du monde. Je pense par exemple aux fragilités de Susan dûes à son passé difficile. 
Pourtant, la relation fille adoptive/mère adoptive entre Helen et Susan avait du potentiel. C'est une relation tout en retenue, ce que j'ai apprécié. Vu leur personnalité, cela ne pouvait pas en être autrement. Par ailleurs, Helen est certainement mon personnage favori. Une femme froide qui réussit pourtant à se dépasser pour Susan. Ce sont deux personnages malmenés par la vie (ce n'est qu'une hypothèse concernant Helen) qui se sont trouvés et tentent de passer au-delà de leurs difficultés relationnelles pour se rapprocher.

Du côté de l'intrigue, je n'ai rien eu non plus à me mettre sous la dent. Elle est trop légère (dans le sens où elle est simple, car elle n'est pas sans gravité) et n'a pas le côté grandiose qu'on peut trouver dans Oksa Pollock. Les enjeux ne sont pas énormes, le sort du ou d'un monde n'est pas en jeu.
Concernant l'avancement de l'intrigue, je l'ai trouvé bien trop facile. La jeune fille a toujours l'intuition qu'il faut aller à tel endroit. Un endroit où, bien sûr, elle va faire une découverte étrange. Cette méthode pour faire avancer l'intrigue me paraît légère. C'est comme si les auteurs n'avait pas de raisons logiques d'amener Susan à l'endroit où elles voulaient qu'elle aille et ont donc opté pour cette solution.
Finalement, le seul aspect de l'histoire qui m'a vraiment plu, c'est quand on assiste à des évènements passés. Le ton est d'un coup plus mature, plus grave et terrible. Ce qui est un peu paradoxal car les personnages sont, eux, très jeunesse (la chienne qui parle en zozotant, était-ce vraiment nécessaire...?). Et c'est grâce à ces passages plus matures, qui apparaissent à plus de la moitié du roman, que ma lecture a été un peu moins ardue à poursuivre.

L'univers n'aura pas su remporter non plus mon adhésion. On a affaire à une histoire de malédiction relativement banale, sans mythologie particulière. Je ne vois aucun potentiel dans l'univers.

La romance, ou plutôt, le coup de foudre d'Eliot pour Susan ne m'a pas convaincu non plus. Forcément, puisque c'est un coup de foudre justement. Il ne la connaît pas et tombe immédiatement sous son charme. De plus, la romance reste très, très jeunesse, ce qui est normal vu l'âge des protagonistes cela dit. Fort heureusement, la romance n'est pas non plus prédominante.

EN BREF :

Pour continuer ma comparaison avec la saga Oksa Pollock des même auteurs, le premier tome, bien qu'un peu longuet et parfois maladroit, avait nettement plus de potentiel dans ses personnages et son univers que cette nouvelle saga Susan Hopper. J'irais sûrement me spoiler sur les tomes suivants pour savoir si oui ou non je dois poursuivre cette trilogie. Mais pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour car je n'en ai pas envie. Néanmoins, pour des lecteurs de 13-14 ans avides d'histoires sombres, cela peut plaire.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


Merci aux éditions XO et à Babelio pour cette lecture !


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce livre est le premier tome d'une trilogie.

4 commentaires :

Tom a dit…

Il me tente beaucoup moi ! Je te donnerais mon avis !

Kelith a dit…

J'espère qu'il te plaira ! ^^ (pour l'instant je suis la seule à qui ça n'a pas plu visiblement, donc il y a toutes les chances que ça marche avec toi :)).

Juliah a dit…

Bon, ben du coup, je fais quoi, je le rajoute à ma looooongue liste de lectures, ou je passe mon tour... Pffffff...

Kelith a dit…

Je suis apparemment la seule à qui ça n'a pas plu d'après ce que j'ai vu :/ (de toute façon, comme on n'a pas le temps de tout lire hein, faut bien trier ^^).

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