vendredi 30 novembre 2018

The Curse

Auteur : Marie Rutkoski

Édition : Lumen (site)

Pages : 456

Prix : 15 €

Public : 12 ans et +

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Résumé :

Fille du plus célèbre général d'un empire conquérant, Kestrel n'a que deux choix devant elle : s'enrôler dans l'armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n'est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la  "malédiction du vainqueur  : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l'objet de sa convoitise.
Elle ignore encore qu'elle est loin, bien loin, d'avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l'esclave, Arin, et comprend qu'il n'est pas qui il paraît... Mais ce qu'elle soupçonne n'est qu'une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à tout son entourage.
Gagner sera-t-il pour elle la pire des malédictions ? Jeux de pouvoir, coups de bluff et pièges insidieux : dans un monde nouveau, né de l'imagination d'une auteure unanimement saluée pour son talent, deux jeunes gens que tout oppose se livrent à une partie de poker menteur qui pourrait bien décider de la destinée de tout un peuple.


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Un vrai petit bijou de couverture et un résumé alléchant, il ne m'en a pas fallu plus pour acheter ce roman, mon tout premier des éditions Lumen.

Le principal aspect positif du roman, c'est Kestrel. Elle est une héroïne qui change un peu et c'est loin d'être un mal. Loin d'exceller aux arts du combat comme la plupart de ses pairs, elle est plutôt une fine tacticienne et une joueuse de poker très douée. Il est agréable de voir enfin une héroïne de son acabit. Si elle devait finir dans une maison de Poudlard, il n'y a aucun doute qu'elle serait chez Serpentard. Elle n'est pas du tout attirée par les arts du combat (et n'y est de toute façon pas douée comme dit précédemment), mais elle rattrape cette faiblesse par une grande vivacité d'esprit. Elle doit toujours se montrer plus maligne que son adversaire pour l'emporter et toujours garder un coup d'avance. Elle est aussi courageuse mais pas téméraire.
Kestrel n'est pas une héroïne idéalisée, ce n'est pas l'héroïne qui se sacrifie, elle est même dotée, au contraire, d'un très fort instinct de survie et d'un esprit stratège qui la pousse à prendre des décisions parfois dures et implacables voire brutales. Et elle se sent coupable d'être aussi calculatrice, mais c'est son caractère. Personnellement, j'ai apprécié cette héroïne à la personnalité peu habituelle dans le genre.

La relation attendue entre Arin et Kestrel évolue d'abord vers une amitié, ce qui n'est pas pour me déplaire. Malgré tout, l'étape de l'amitié ne s'éternise pas, ce qui est fort dommage... De plus nombreuses rencontres entre les deux n'auraient pas été du luxe car le développement de la romance est encore assez faible pour moi.
Et si dans le derniers tiers du roman Arin et Kestrel apprennent vraiment à mieux à se connaître, le point de vue d'Arin reste trop peu présent. Pourtant, ne serait-ce que du point de vue de la romance, il aurait été intéressant d'être plus souvent dans sa tête car on ne voit que trop peu l'évolution de son côté.

Cela dit, j'ai adoré lire un roman où c'est l'héroïne qui vole au secours du héros en détresse ! Tout comme le fait qu'aucun des deux n'est prêt à abandonner ses objectifs pour l'autre. Ni Kestrel, ni Arin ne peuvent trahir leur patrie, et cela me paraît tout à fait réaliste. Les deux personnages ont de vrais priorités et ont beaucoup de mal à se faire confiance. Ils ne relâchent jamais vraiment leur vigilance.
Sans compter qu'en plus de ça, ils sont tous les deux de sacrés joueurs de poker menteur, alors autant dire que la romance va être compliquée entre deux personnalités pareilles ! Il est d'ailleurs très amusant de les voir se piquer, se jauger et se piéger. Ils ont tous les deux un très bon sens de l'observation et sont parfois même un peu trop sûrs d'eux, ce qui leur joue des tours. Ce sont des aspects qui me font encore plus regretter que la romance se mettent en place trop tôt car il y avait le potentiel de faire bien mieux.

Heureusement que les deux héros sont réussis, car n'espérez pas de personnages secondaires notables. Ils sont bien trop en retrait. Tant et si bien qu'aucun attachement n'est possible. Jess est d'ailleurs le cliché habituel de la meilleure amie de l'héroïne : énergique, romantique et un peu superficielle. Bref, rien à retenir de ce côté-là.

Du côté de l'intrigue, j'ai été ravie de constater qu'aucun des deux camps en présence n'est noir ou blanc. En effet, on finit par s'apercevoir que chaque côté a ses brebis galeuses et des choses à se reprocher.
Mais, bien que l'on n'attende que peu de pages avant de voir débarquer Arin, j'ai malgré tout vite commencé à m'ennuyer. En effet, les rencontres entre Arin et Kestrel ne sont pas très nombreuses et on assiste plus à toutes les sorties mondaines de la bonne société qu'à autre chose. Je cherchais un gros enjeu dans tout ça que je n'apercevais pas. Pour moi, l'action prend trop de temps.
Le dernier tiers du roman est, lui, bien meilleur. Les retournements de situation s'enchaînent et tout se complique tant que l'on se demande où tout cela va mener les deux héros. Beaucoup d'action et de tension au programme dans cette partie, et il aurait été pas mal que tout le roman suive ce rythme.

Je regrette aussi qu'une certaine superficialité ressorte de ce premier tome. On jurerait que l'auteur avait déjà le public visé en tête lorsqu'elle a écrit ce roman. Ou alors ça a été vachement censuré, car j'ai eu l'impression que l'auteur esquivait tout ce qu'il y a de plus horrible dans l'esclavage, contrairement à Une braise sous la cendre qui n'épargnait pas ses lecteurs. Du coup, j'en suis sortie avec l'impression d'avoir lu un roman trop jeunesse pour moi. Je m'attendais à un récit pour les 15 ans et plus, mais on est plus sur du 12 ans et plus. Et vu le sujet abordé, j'attendais plus de dureté et peu de concessions. Le dernier quart est peut-être un peu plus âpre, mais pas de beaucoup, tout est quand même habilement esquivé, comme si on ne voulait pas nous traumatiser.

Le style est, quant à lui, simple, peut-être même un peu trop. J'ai noté en sus pas mal de tournures maladroites, de phrases à rallonge qui me perdaient en route et un manque de détails qui m'empêchait d'imaginer correctement une scène. La faute en revient-elle à la traduction ou au style de l'auteur ? Aucune idée, mais cela reste gênant.

EN BREF :

Kestrel et Arin sont dotés de deux personnalités très intéressantes, ce qui fait regretter encore plus que leur relation manque d'évolution, d'autant que les personnages secondaires sont tout à fait oubliables. Au vu du sujet, le roman manque aussi de dureté et ne devient vraiment prenant que dans le dernier quart.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce livre est le premier tome d'une trilogie.
  • Le tome 2 The Crime et le tome 3 The Kiss sont déjà disponibles en VF chez Lumen
  • Une nouvelle intitulée Bridge of Snow (nouvelle sur l'enfance d'Arin) est également disponible uniquement en e-book et en VO.

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